La myélofibrose est un cancer du sang rare mais grave qui perturbe la capacité de la moelle osseuse à produire des cellules sanguines saines. Cette maladie fait partie des néoplasmes myéloprolifératifs (NMP), un ensemble de troubles caractérisés par une production excessive de cellules sanguines. Bien qu’elle soit souvent regroupée sous un seul nom, la myélofibrose existe en réalité sous plusieurs formes. Comprendre les types de myélofibrose, en particulier la distinction entre la myélofibrose primaire et secondaire, est essentiel pour un diagnostic, un pronostic et un traitement précis.
Il existe deux types de myélofibrose : primaire et secondaire. Cette dernière se développe généralement comme une progression de la thrombocytémie essentielle (TE) ou de la polyglobulie vraie (PV). Comprendre ce qui se passe lorsque la maladie évolue vers sa phase la plus agressive, appelée phase blastique, est crucial. Ce guide clarifie les principales différences entre ces formes et leurs implications dans la prise en charge de la maladie, servant ainsi de ressource précieuse pour les patients, les proches et les professionnels de santé.
Qu’est-ce que la myélofibrose ?
La myélofibrose est un cancer de la moelle osseuse caractérisé par une fibrose (cicatrisation) qui altère la production de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes saines. En conséquence, les patients peuvent présenter des symptômes tels que : anémie, fatigue, sueurs nocturnes, augmentation de la taille de la rate (splénomégalie) et risque élevé d’hémorragie ou d’infection. La question « Qu’est-ce que la myélofibrose et comment affecte-t-elle l’organisme ? » est donc primordiale.
Il existe deux formes principales de myélofibrose :
- Myélofibrose primaire (PMF)
- Myélofibrose secondaire (SMF)
Un examen approfondi de chaque forme révèle des différences notables.
Qu’est-ce que la myélofibrose primaire et comment se développe-t-elle sans maladie préalable ?
La myélofibrose primaire est une forme de néoplasme myéloprolifératif chronique qui apparaît spontanément, sans évoluer à partir d’un trouble sanguin préexistant. Cette maladie est souvent associée à des mutations dans les gènes JAK2, CALR ou MPL.
Caractéristiques principales de la myélofibrose primaire :
- Elle se développe de manière indépendante, sans autre pathologie préalable.
- Survient le plus souvent chez des personnes de plus de 50 ans.
- Certains patients sont asymptomatiques au départ, tandis que d’autres présentent fatigue, anémie et splénomégalie.
- Avec le temps, la moelle osseuse devient de plus en plus fibreuse, ce qui altère la production normale de cellules sanguines.
- Peut évoluer vers la phase blastique de la myélofibrose primaire, une forme agressive proche de la leucémie aiguë.
Phase blastique de la myélofibrose primaire
Dans cette phase, la maladie se transforme en un état ressemblant à une leucémie aiguë, marqué par la présence d’au moins 20 % de blastes dans le sang ou la moelle osseuse. Elle est associée à :
- Anémie sévère et thrombocytopénie
- Aggravation rapide des symptômes
- Mauvais pronostic et options thérapeutiques limitées
En raison de sa gravité, cette phase nécessite une intervention médicale immédiate, souvent avec chimiothérapie ou greffe de cellules souches pour les patients éligibles.
Qu’est-ce que la myélofibrose secondaire et quel est son lien avec les autres NMP ?
La myélofibrose secondaire se développe comme complication de néoplasmes myéloprolifératifs préexistants, le plus souvent à partir de :
- Thrombocytémie essentielle (TE)
- Polyglobulie vraie (PV)
Dans ces cas, la stimulation chronique de la moelle osseuse finit par entraîner une fibrose et une diminution de la production de cellules sanguines saines, donnant lieu à une myélofibrose post-TE ou post-PV.
Myélofibrose post-thrombocytémie essentielle
La TE est caractérisée par une surproduction de plaquettes. Chez certains patients, elle peut évoluer lentement vers une myélofibrose post-TE, avec :
- Aggravation de l’anémie
- Augmentation de la taille du foie et de la rate
- Fibrose médullaire accrue
- Possible évolution en phase blastique (en général plus lente que dans la myélofibrose primaire)
Ces patients sont suivis de près afin de détecter rapidement des signes de progression, comme une élévation des globules blancs, une fatigue croissante ou de nouvelles douleurs osseuses.
Myélofibrose associée à la polyglobulie vraie
La polyglobulie vraie entraîne une surproduction de globules rouges. Avec le temps, l’activité cellulaire accrue et le stress sur la moelle osseuse provoquent une fibrose, menant à une myélofibrose post-PV. Les signes fréquents de progression incluent :
- Chute rapide du taux d’hémoglobine
- Perte de poids importante
- Augmentation des globules blancs
- Splénomégalie massive
Les formes post-TE et post-PV sont regroupées sous le terme de myélofibrose secondaire, et leur traitement dépend du stade d’évolution et du score de risque du patient.
Quelle est la différence entre la myélofibrose primaire et secondaire ?
La différence essentielle réside dans l’origine :
- La myélofibrose primaire survient spontanément.
- La myélofibrose secondaire se développe à partir d’un NMP préexistant comme la TE ou la PV.
| Caractéristique | Myélofibrose primaire | Myélofibrose secondaire |
| Origine | Spontanée | Évolue à partir de la TE ou de la PV |
| Mutations génétiques fréquentes | JAK2, CALR, MPL | Mutations similaires possibles, parfois anomalies supplémentaires |
| Âge typique d’apparition | Plus avancé | Patients ayant une TE ou PV de longue durée |
| Risque de phase blastique | Présent, parfois plus agressif | Présent, mais progression plus lente possible |
| Objectifs thérapeutiques | Soulagement des symptômes, ralentissement de la progression | Idem, avec suivi attentif de la transformation depuis le NMP initial |
Cette distinction est cruciale car elle aide les médecins à déterminer le pronostic, l’approche thérapeutique et la fréquence du suivi.
Comment la myélofibrose est-elle diagnostiquée, surveillée et traitée ?
Le diagnostic repose sur :
- Analyses sanguines (NFS, LDH, frottis sanguin périphérique)
- Biopsie de la moelle osseuse
- Tests moléculaires pour identifier des mutations spécifiques
- Imagerie médicale pour évaluer la gravité de la maladie
Stratification du risque
Des systèmes comme DIPSS, IPSS et MYSEC-PM permettent de classer la sévérité et guider la prise en charge.
Options thérapeutiques
- Surveillance (pour les patients à faible risque ou asymptomatiques)
- Inhibiteurs de JAK (ruxolitinib, fedratinib) pour contrôler les symptômes et réduire la taille de la rate
- Traitements contre l’anémie (transfusions, agents stimulant l’érythropoïèse)
- Greffe de cellules souches (chez les patients à haut risque ou en phase blastique, si éligibles)
- Essais cliniques, surtout dans les formes agressives ou rares
La stratégie de traitement varie sensiblement selon qu’il s’agit d’une myélofibrose primaire, post-TE ou post-PV.
Pourquoi est-il important de comprendre les différents types de myélofibrose ?
Distinguer la myélofibrose primaire de la secondaire améliore la prise en charge, oriente les choix thérapeutiques et soutient la gestion à long terme. Bien que leurs complications soient similaires, leurs origines, niveaux de risque et trajectoires évolutives diffèrent.
Si vous ou un proche avez reçu un diagnostic de myélofibrose primaire, post-TE ou post-PV, n’hésitez pas à demander à votre équipe médicale :
- Les résultats de l’analyse des mutations
- Votre catégorie de risque
- Les signes à surveiller (comme l’anémie ou l’augmentation de la rate)
- Les objectifs thérapeutiques : soulagement des symptômes ou modification de la maladie
La connaissance, c’est le pouvoir. Face à une maladie complexe comme la myélofibrose, plus vous comprenez votre sous-type, mieux vous serez préparé à affronter le chemin qui vous attend. Massive Bio accompagne les patients à chaque étape du cancer grâce à des soins personnalisés et des solutions basées sur l’IA.




















